Dynamite de Paulilles - Consigne des séchoirs à coton azotique - 1956

 

En 1956 à Paulilles, la consigne de sécurité concernant le travail du coton azotique reprend celle énoncée dans les années 1930. Seule une partie de cette consigne semble toutefois conservée, reprenant textuellement les termes d’avant-guerre. Ces indications attestent qu’il n’existe pas de nouvelles prescriptions de sécurité concernant le volume de matière à traiter ni les températures à respecter. La quantité maximale à traiter par opération s’élève à 180 kg au pesage du coton azotique sec et 500 kg à celui du coton azotique humide. Une précision porte toutefois sur le contenu des tiroirs de séchage dont la charge unitaire ne doit pas dépasser 3 kg. Dans les ateliers réservés au pesage du coton azotique sec et au tamisage du coton azotique humide, le volume de personnel est limité à trois personnes.

Une autre précision concerne la surveillance des locaux hors des heures de travail : « En dehors des heures de travail la surveillance de la température des séchoirs sera assurée par les gardes de la dynamiterie ». Cet additif figurant dans les consignes des années 1950, ne figurait pas dans celles des années 1930. Cette surveillance des locaux, de nuit notamment, est confiée au service particulier des « gardes-consigne », mentionné parmi les listes de personnel de la dynamiterie établies par services. Des gardes effectuent des rondes dans l’enceinte du site industriel, et sont chargés de signaler toute anomalie dans le  fonctionnement des ateliers. En 1956, il est réalisé dix exemplaires de cette nouvelle consigne, concernant l’emploi de cette matière dangereuse.

E. PRACA

 

DOCUMENT

Séchoirs à coton azotique – Consigne

1956

 

Atelier de pesage du coton azotique sec

Quantité maximum : 180 kg

Personnel : 1

On ne doit pénétrer dans les séchoirs qu’en chaussures d’intérieur.

Cet atelier doit être tenu dans un état constant de propreté

Atelier de tamisage du coton azotique humide

Quantité maximum : 500 kg

Personnel : 2

Les bâtiments 52 et 53 sont affectés exclusivement au séchage du coton azotique.

Chacun d’eux ne devra jamais contenir plus de 180 kg de coton azotique évalué en produit sec.

Le coton azotique sera introduit dans les séchoirs, tamisé et placé dans les tiroirs de séchage. Toute opération de transvasement, mise en sacs, pesage, etc…est interdite à l’intérieur des séchoirs.

La charge unitaire des tiroirs en coton azotique humide ne dépassera pas 3 kg.

L’air chaud servant au séchage ne devra jamais dépasser la température de 55°C à son entrée dans le séchoir.

La température à laquelle le coton azotique sera porté au cours du séchage ne devra pas dépasser en aucun point 55°C. En dehors des heures de travail la surveillance de la température des séchoirs sera assurée par les gardes de la dynamiterie.

Il est interdit d’introduire dans les séchoirs, aucun objet quelconque en dehors des tiroirs de séchage.

Tout choc, tout frottement, doivent être absolument évités.

Le déchargement du coton azotique sec ne pourra être effectué qu’après refroidissement de la matière dont la température ne devra pas dépasser 35°C.

Tout séchoir en cours de déchargement, ne pourra recevoir de coton azotique humide, avant l’évacuation complète du coton azotique sec.

Au moins une fois par mois, les séchoirs seront nettoyés complètement par tout moyen approprié, de façon à atteindre toute la surface intérieure. Mention de cette opération sera faite sur un cahier Ad hoc.

On ne doit pénétrer dans les séchoirs qu’en chaussures d’intérieur.

L’entrée des séchoirs est interdite à toute personne étrangère au service.

Toute infraction à la présente consigne, portant atteinte à la sécurité de la dynamiterie, entraînera le renvoi de son auteur.

Paulilles, le 7 novembre 1956.

 

SOURCES

« Séchoirs à coton azotique. Consigne. », Paulilles, 7-11-1956, 2 p. dactylographiées. Archives privées.

POUR EN SAVOIR PLUS

PRACA Edwige, Coton azotique. Risques et consignes à Paulilles (1931-1932), Site Amis de Paulilles, rubrique Risques, partie Accidents/Grèves.