Paulilles - Seaux d’incendie à fond bombé

 

 

Paulilles - Circuit de la dynamite - Seaux d'incendie à fond bombé

suspendus à des poteaux

 

Sensible aux températures hivernales sur les chantiers extérieurs, la dynamite peut être dégelée dans des seaux particuliers appelés « seaux à dégeler la dynamite », commercialisés par la dynamiterie de Paulilles. Il existe par ailleurs une autre catégorie de seaux, attachée au patrimoine de la fabrique. Ce sont les seaux à incendie, faisant partie de l’équipement d’urgence du site dynamitier. Toutefois, sur le parcours des matières explosives, la fabrique de Paulilles s’équipe d’un modèle particulier et adopte, de fait, le principe des seaux d’incendie à fond bombé.

L’emploi des seaux à fond bombé est attesté par la presse en 1888, dans un article intitulé « Seaux d’incendie toujours prêts »[1]. De fait, cette invention à pour objet de pallier un inconvénient majeur que présentent les seaux à fond plat, celui de leur mobilité : « quand on en a besoin, on ne les trouve pas » indique prosaïquement le texte. Rendus impropres aux emplois usuels, car instables par leur fond arrondi, les seaux à fond bombé sont donc utilisés dans la lutte contre les débuts d’incendie. En effet, suspendus par nécessité à des crochets, ils demeurent « là où ils doivent être », contrairement à leurs congénères à fond plat.

Le succès de ces seaux particuliers est réel : dès 1888, un inventeur américain les relie à un signal sonore, avertissant de la nécessité de leur remplissage en cas, par exemple, d’évaporation. Leur emploi est de même attesté par l’iconographie de Paulilles : une photographie les présente suspendus à des poteaux, le long du circuit de wagonnets convoyant la dynamite à peine fabriquée et encore en vrac, vers les cartoucheries. Aussi, employés contre le feu, les seaux à fond bombé font-ils partie du petit patrimoine technique de Paulilles, au même titre que les seaux à dégeler la dynamite, employés contre la glace.

E. PRACA

 

BIBLIOGRAPHIE

Anonyme, « Seaux d’incendie toujours prêts », La Semaine des constructeurs, 2e série, 2e année, n°41, 7-4-1888, p.492.



[1] Il existe également des seaux à fonds conique.